Ici, nous considèrerons plus particulièrement le cas des lacs et des étangs :
Pour éviter que le milieu soit endommagé par l'eutrophisation, des moyens de lutte sont nécessaires et nous savons tous qu'ils en existent plusieurs et pourtant nous ne les utilisons pas assez fréquemment !
* On peut par exemple diminuer l'utilisation de polluants eutrophisants comme les nitrates ou phosphates dont nous avons vu les effets lors de ce TPE. Il faut réduire leur concentration dès l'amont du bassin versant.
.Une autre solution est de réduire l'utilisation de pesticides (utilisés dans les champs, dans les cultures par exemple) et leur arrivée dans les cours d'eau où ceux-ci peuvent contribuer à l'eutrophisation. On sait, par ailleurs, que l'utilisation de pesticides est aussi nocive pour la santé des Hommes.
* Pour remédier à l'eutrophisation il faut aussi utiliser rationnellement les engrais en agriculture et surtout privilégier les engrais naturels comme le fumier de cheval ou de volaille, la poudre d'os, le phosphate naturel, les résidus de culture, le compost... Ces éléments ne sont pas mauvais pour les milieux aquatiques, ils n'ont pas d'effet eutrophisant.
=> On ajoutera qu'étant naturels ils ne sont pas non plus dangereux pour la santé des Hommes.
Il est aussi possible d'aménager des bassins versants reconstituant des réseaux de bocage, talus, haies, et bandes enherbées, suffisants en taille et cohérents avec le relief. Le ruissellement des eaux pluviales peut favoriser l'entraînement de nutriments comme le phosphore qui seront mieux retenus si les capacités d'infiltration du sol sont restaurées. Ce moyen d'action est surtout utilisé pour les lacs qui sont des milieux aquatiques aux capacités d'auto-épuration très faible.
Enfin, il est nécessaire de mieux éliminer l'azote et le phosphore dans les stations d'épuration où sont déjà éliminés les déchets et où des boues sont récupérées. C'est une solution moderne, ces stations peuvent encore évoluer et progresser. C'est un moyen technique à ne pas négliger.
Numéros correspondants au schéma :
(1) L'eau polluée passe à travers des grilles qui retiennent et enlèvent les plus gros déchets (cotons-tiges, morceaux de papier, de plastique, de bois…).
(2) L'eau passe aussi dans un ouvrage où les huiles et graisses flottantes sont récupérées en surface. Les sables et graviers plus lourds se déposent au fond de ce même ouvrage, puis sont envoyés à la décharge publique.
(3) L'eau s'écoule ensuite dans un grand bassin appelé décanteur au fond duquel se déposent les boues.
(4) On fait passer ensuite l'eau (encore très sale) dans un bassin d'aération où des bactéries "mangent" petit à petit la pollution.
(5) L'eau passe alors par un dernier décanteur au fond duquel tombent les matières polluantes (sous forme de boues) dévorées par les bactéries.
(6) L'eau est suffisamment propre pour pouvoir être rejetée à la rivière. Elle peut alors reprendre son cycle naturel.
Malgré tout cela, l'eau épurée n'est pas potable. C'est une eau de qualité satisfaisante pour l'écosystème qui dépend de la rivière où elle est rejetée.
(7) Les boues récupérées du décanteur peuvent être utilisées comme engrais dans l'agriculture sinon elles sont envoyées en décharge publique ou incinérées.
Une goutte d'eau passe entre 13 et 30 heures dans une station d'épuration.
L'eutrophisation est un révélateur témoignant de la limite des capacités épuratrice des milieux aquatiques. Des moyens de lutte sont nécessaires et existent :
- diminuer l'utilisation de polluants eutrophisants dès l'amont du bassin versant ;
- diminuer l'utilisation de pesticides et leur arrivée dans les cours d'eau où, en tuant de nombreux organismes, ceux-ci peuvent contribuer à l'eutrophisation ;
- utiliser rationnellement les engrais en agriculture (analyser la valeur agronomique des sols et privilégier les engrais naturels) ;
- aménager des bassins versants reconstituant des réseaux de bocage , talus, haies, et bandes enherbées, suffisants en taille et cohérents avec le relief et la pédologie ; le ruissellement des eaux pluviales peut favoriser l'entrainement de nutriments comme le phosphore qui seront mieux retenus si les capacités d'infiltration du sol sont restaurées ;
- remplacer les phosphates des lessives par des agents anti-calcaires sans impact sur l'environnement, tels les zéolites ;
- mieux éliminer l'azote et le phosphore dans des stations d'épuration (qui peuvent être équipées de procédés de dénitrification et de déphosphatation)